loi travail: de l'amphi à la rue, jeunesse debout

/ Aurélien Morissard                 

Le poing levé, les jeunes défilent en masse un peu partout en France depuis mars 2016. Ensemble, ils luttent contre le projet de loi travail ou loi El-Khomri (du nom de la ministre qui en est à l’origine). En jeu : leur avenir, déjà bien incertain. Ce qu’ils craignent ? Que les nouvelles dispositions drastiques de cette loi ne viennent réduire à néant leurs espoirs professionnels.                                            

Alors ils manifestent, et ce depuis quatre mois, afin que leur voix soit entendue. Bien décidés à ne rien lâcher même si, sur le pavé, la claque est violente. Coups de matraque, grenades de désencerclement, bombes lacrymogènes… Très vite, pour faire face aux forces de l’ordre, les étudiants troquent bonnets et écharpes contre casques et masques.                                                     Ces multiples manifestations nationales intersyndicales sont fortement médiatisées. Mais le seraient-elles autant si les étudiants n’étaient pas montés au créneau dès le départ ? Car en vérité, les jeunes se sont unis bien avant de rejoindre les protestataires, pancarte à la main. De Saint-Denis à Nanterre en passant par Tolbiac et Jussieu. Sur les bancs de la fac, dès la fin des vacances scolaires, professeurs et élèves ont discuté stratégie et organisation, un peu à la manière d’un conseil. Le genre de briefing que l’on sait impératif avant toute grande bataille.

J’ai choisi de les suivre à ce moment précis. Parce que – s’ils l’ignorent peut-être encore – ce qui s’est écrit là, du haut de leur amphi, pourrait bel et bien être un bout de notre Histoire. (Texte / Gwénaëlle Fliti  )

version anglaise